Yo! Le Moustique Est dans la Moustiquaire!

September 25, 2016 Comments Off on Yo! Le Moustique Est dans la Moustiquaire!
Yo! Le Moustique Est dans la Moustiquaire!

On ne dort pas et ça pique!
Dr. Doudou D. Faye, Entomologiste

Comme les mouches, les moustiques appartiennent à l’Ordre des Diptères. Ils ont une paire d’ailes et une autre paire atrophiée servant de balanciers ou haltères durant le vol. Ils ont aussi une métamorphose complète.

OEuf >>> Larve >>> Pupe >>> Adulte

Biologie/Habitat
Les larves sont aquatiques. Les moustiques femelles pondent dans l’eau et après éclosion, les larves grandissent en passant en général sur quatre stades larvaires avant de passer à l’état de pupe. Les femelles sont celles qui piquent pour tirer du sang nécessaire avant la ponte. Les larves se nourrissent de tout ce qu’elles ont dans leur milieu aquatique. Les males ne sont pas sanguinaires et butinent les fleurs pour leur nectar. Les moustiques sont généralement actifs aux heures crépusculaires (aube et coucher du soleil). Ils aiment les zones sombres, humides riche en matière organique et en dioxyde de carbone. Les moustiques vecteurs les plus courants sont du genre Anopheles, Aedes et Culex.

Importance des moustiques
Ils sont des vecteurs de maladies graves, y compris : le paludisme, la dengue, l’encéphalite et Fièvre du Nil Occidental, Zika, parmi d’autres. Les moustiques causent des millions de décès par an dans le monde entier. Selon une source d’expédition, lorsqu’ils sont exposés à des infestations de moustiques dans l’Arctique Canadien, des scientifiques furent victimes de 9.000 piqûres par minute. Dans écosystème cependant, ils jouent un role important comme pollinisateurs, et sont aussi une source de nourritures a d’autres comme certains organismes aquatiques, oiseaux et chauves souris.

Quelques maladies vectorielles des moustiques:

Le Virus de la Fièvre du Nil Occidental
Le virus est transmis par des moustiques vecteurs de plusieurs espèces, mais principalement Culex pipiens. Selon Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_du_Nil_occidental), ce virus a été isolé pour la première fois chez une femme en 1937, dans le district Ouest du Nil en Ouganda. Il est de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus (comme le virus de la fièvre jaune, de la dengue, de l’encéphalite de Saint Louis et du virus de l’encéphalite japonaise). On le retrouve à la fois dans les régions tropicales et les zones tempérées. On l’a retrouvé chez des oiseaux (corvidés et colombiformes) dans le Delta du Nil en 1953. Il est d’une forme d’encéphalite. Ces derniers une fois piqués par les moustiques vecteurs transmettent le germe rapidement. Une explication de la présence de cette maladie aux USA. Le virus entraine des troubles neurologiques chez l’homme et pouvant entraîner la mort. On le trouve couramment en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Asie occidentale. Dans la nature, le virus a un cycle impliquant une transmission oiseaux-moustiques. Il peut aussi infecter les équins (chevaux) et d’autres mammifères dont les écureuils, lapins, etc.

Le Virus de Zika
Il est à présent une réalité très sérieuse dans plusieurs pays de l’Amérique Latine, dans les Caraïbes et aux USA. Des explications à mieux élucider supportent que l’agent vecteur est un Aedes aegypti, aussi connu pour d’autres transmissions sérieuses dont : la dengue, Zika, Chikungunya et la Fièvre Jaune. Des rapports confirment que la femme enceinte avec le virus dans le foetus peut engendrer une réduction de la taille du cerveau et crane du nouveau-né (microcéphalie). Cette aberration peut aussi être transmise par des rapports sexuels. Aussi connu sous le nom de Moustique Tigre (noir et blanc), il est actif durant le jour et surtout en milieu urbain. Dans cette épidémiologie à élucider, d’aucuns accusent certains pesticides comme pyriproxyfène (dérivé de la pyridine ou Azine, un composé aromatiquequi possède une réactivité différente du benzène avec plusieurs utilisations : insecticides, herbicides, médicaments, colorant et aromatisant alimentaires) comme possible cause de la microcéphalie. Source de Citation: https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyriproxif%C3%A8ne:
«En 2016, des chercheurs brésiliens et des médecins argentins évoquent l’hypothèse d’un lien entre l’utilisation de pyriproxifène pour démoustiquer des réservoirs d’eau potable dans l’état de Pernambuco et l’augmentation des cas de microcéphalie observée dans cette même région4. Un récent (2016) rapport5de l’organisation des médecins argentins conteste que l’augmentation des microcéphalie et de lésions cérébrales chez les nouveau-nés du Pernambuco soit liée au virus Zika, contrairement à ce qu’a conclu le ministère brésilien de la Santé ; Les auteurs arguent que : 1. Zika a jusqu’ici et ailleurs toujours été une maladie plutôt bénigne, 2. Il n’avait jamais été associé à des anomalies congénitales (même dans les zones où il infecte 75 % de la population);..».

La Fièvre Jaune
Cette maladie est encore revendiquée par le genre Aedes, principalement l’espèce Aedes aegypti. Elle est aussi connue sous les noms de : Vomi Noir (vomito negro), Peste Américaine ou Typhus Amaril. Le virus est inféodé aux singes en forêt équatoriale à partir de ces hôtes amplificateurs, le moustique acquiert la transmission et devient réservoir et vecteur. Dans la forêt, l’homme reçoit la forme sylvatique qui devient la forme urbaine dans les habitations. Cette maladie qui est une cause importante de maladies hémorragiques dans plusieurs pays africains et sud-américains a donc été un grand frein à la colonisation en Amérique du Sud et en Afrique, malgré les soins prophylactiques a base de bien éprouvé. La coexistence moustique-singe dans les tropiques, rend son éradication difficile.

Le Chikungunya

Un nom d’ne langue Bantoue, le Makonde de Tanzanie, Mozambique et Malawi, qui dit bien des choses douloureuses : courbatures, torsions, raideurs et sensations pénibles des os qui semblent se briser. Selon Wikipedia, ce nom signifie en Français : maladie qui brise les os ou maladie de l’homme courbé, car elle occasionne de très fortes douleurs articulaires associées à une raideur, ce qui donne aux patients infectés une attitude courbée très caractéristique. La transmission est faite par plusieurs espèces de moustiques, mais Les Aedes aegypti et Aedes albopictus sont les plus virulentes. C’est dans ce genre Aedes que se trouvent les vecteurs principaux de la Dengue et de la Fièvre Jaune. Un des noms communs du vecteur : Moustique Tigre.

Le Paludisme ou Malaria

Plusieurs espèces sont vectrices du protozoaire mortel, Plasmodium falciparum. L’une des espèces la plus virulente est Anopheles gambiae. Le paludisme cérébral inflige des délires. La transmission du parasite se fait par piqûre de l’anophèle femelle, si porteuse du germe. De façon exceptionnelle, elle peut se faire par transfusion sanguine. Les manifestations cliniques graves observées dans certains cas sont liées à la multiplication rapide du Plasmodium falciparum dans les capillaires (petits vaisseaux sanguins) du cerveau avec anoxie (diminution importante de l’apport d’oxygène). Pour respirer grâce aux spiracles le long du corps, la larve se positionne horizontalement à fleur de la surface de l’eau (voir photo). Au dernier stade larvaire, la pupe se recroqueville en forme de C (voir photo). Au repos, l’adulte observe une position inclinée avec l’abdomen plus haut que la tête. A comparer à Aedes a position horizontale.

La Dengue
Une autre manifestation de Aedes spp. infecté du virus. La dengue est une maladie arbovirose tropicale qui s’apparente à Chikungunya de par les douleurs musculaires, articulaires et hémorragie en cas de sévérité. La dengue est aussi connue comme grippe tropicale, fièvre rouge, et petit palu. Comme le palu, elle est souvent accompagnée de maux de tête, de vomissements, fatigue et nausées. Elle est typique dans son expression symptomatique d’éruptions cutanées. Elle peut être guérie en une semaine avec des prévisions médicales antivirales appropriées. Si sévère, elle peut être mortelle. Aucun vaccin n’est disponible à présent. A cause d’effet hémorragique, la prise d’aspirine (antiagrégant) n’est pas recommandée.

Lutte Intégrée / Gestion efficace des moustiques
Avec les moustiques et certains autres nuisibles, il n’y a pas une solution unilatérale. Avec différentes espèces, on rencontre différents modes de vie. Certains moustiques actifs durant le jour, d’autres la nuit et plus spécifiquement à des heures différentes. Ex. : Aedes aegypti (vecteur de Zika) est diurne (jour). Anopheles (vecteur Malaria) est nocturne. A cet effet, les programmes de lutte doivent se baser sur ces réalités très importantes.

– Contrôle mécanique/physique

– – Assainissement : Cette approche qui semble très primaire et négligeable est la plus importante méthode de gestion des moustiques urbains er périurbains. Bien connu au Sénégal à travers les efforts communautaires de nettoiement (Set Setal). Epauler le Service d’Hygiène et les entreprises de ramassages des ordures.

– – Modifier les habitats et refuges des moustiques : Se concentrer principalement sur les aires de reproduction telles que l’élimination appropriée des pneus abandonnés, drainage des eaux stagnantes, étayage des buissons et autres couverts végétaux ou les moustiques s’abritent afin d’y introduire la lumière solaire, aération pour éviter ou réduire l’accumulation de gaz carbonique qui attire les moustiques, bien gérer les tas de compost et fermer les trous dans les branches et tronc d’arbres.

– – Utilisation de moustiquaires non traitées : La vertu d’une moustiquaire est d’empêcher le moustique d’avoir accès à l’hôte et de le piquer. Si elle doit être traitée, le produit ne doit pas être nocif aux non-ciblés en matière de toxicologie chronique, malaise, réaction contre-indiquées, etc.

– Contrôle chimique

– – Poudrage : Poudrer pendant les heures crépusculaires à l’aide de formulations légalement homologuées pour attendre les moustiques dans leurs refuges.

– – Piégeage : à l’aide de gaz carbonique sous pression à livraison contrôlées) comme attractant/appât avec un système muni d’aspirateur pour engouffrer les adultes volants.
– – Moustiquaires imprégnées : Enfin une occasion pour vider mon sac d’amertume ! Une pratique courante et largement vulgarisée mais qui me dérange! Une pratique certes bénéfique, mais tintée de politique, de pression économique, voire de contrôle et de conditionnement. L’aide étrangère finance ces moustiquaires et aussi en profite pour promouvoir des pesticides, des types ou marques de moustiquaires, ou pour se débarrasser de produits périmés, bannis ou peu sollicités dans le pays donateur). Avec la pression des écologistes et autres, ces produits ne peuvent pas être incinérés, enterrés ou versés dans les eaux naturelles ou ailleurs en pleine nature. Alors vient l’Afrique comme dépotoir : Moustiquaire + pesticide => don et programme anti-palu au rythme des tama et danses de remerciements. On amène en Afrique des moustiquaires qui n’ont aucune information technique (produit(s) ou matière(s) active(s) utilisée(s) sur l’étiquette! Et en cas d’intoxication ? Comment aider le docteur dans son diagnostique et prise de décision des soins à prescrire ?? Je témoigne l’avoir constaté avec la marque PermaNet® à Kaolack (chez moi !!??). Une violation des Droits Humains à la Connaissance. Alors où sont l’OMS et nos autorités de santé Publique ? Et pour mieux accélérer la cadence, les donateurs étrangers utilisent nos vedettes (chanteurs, lutteurs et autres) pour faire passer le message des moustiquaires salvatrices! Certaines marques démontrent l’esprit plaisantin des fabricants envers un fléau mondial : La marque Nothing But Net® (Rien que le Filet), un jeu Américain de basketball.
Si on voulait vraiment aider, pourquoi ne pas créer des usines de moustiquaires en Afrique qui abondent de tailleurs désoeuvrés ? Pourquoi ne pas utiliser le neem africain et d’autres biopesticides comme le pyrèthre, le Toutloucouna (Carapa procera), le khaye ou Caicédrat (Khaya senegalensis), et/ou leur combinaison ? Une source d’emploi et une valorisation des ressources naturelles (santé et économie).

– – Mesures préventives

** Suivi et contrôle médical :
 – Utilisation es test rapide de diagnostique
 – Utilisation de ACT : Artemisin Combination Treatment (Artemisia annua, une plante médicinale chinoise connue pour ces propriétés anti paludéennes).
 – Prise de pilules et piqûres : Le plus souvent les touristes en destination des zones inféodées sont conseillés de considérer ces mesures avant, durant et après le voyage. On retiendra : Nivaquine, Méfloquine/Lariam, Quinine, etc.
 – Utilisation de repulsifs : Chimiques (DEET, etc.) et non chimiques (neem, géranium, clou de girofle, citronnelle, catnip, karanja, etc.). Bientôt: Une formulation à base de neem de l’auteur (en étude pour homologation Américaine).
 – Bien se couvrir le corps. Eviter les habits sombres et serrés.
 – Eviter de suer excessivement.
 – Utiliser des huiles essentielles volatiles.
 – Eviter les spirales à brûler.
– Prendre des pilules préventives ou coups de feu pourrait aussi prévenir le paludisme et autres maladies transmises par le moustique. Certaines pilules comprennent : Nivaquine Quinine, méfloquine/Lariam et autres. Plantes médicinales comprennent les pyréthrines poussière et Neem dérivé des formulations.

Biologiquement :

Dans les eaux stagnantes, l’utilisation de poissons comme Gambusia et Tilapia aide dans le contrôle (source de nourriture). La bactérie Bacillus thuringiensis israelensis (Bt.i) en formulation de rondelle est à dissoudre dans l’eau stagnante comme traitement larvaire efficace et très peu sinon pas nocif. Ce bacille pourrait certes être conjuguée en formulation avec le neem (matière active : azadiractine) pour une double action anti-larvaire et de régulation de croissance. Encourager les activités prédatrices des chauves-souris.
L’utilisation d’animaux domestiques comme sentinelles près des concessions a montré que certains moustiques sont plus attirés par le bétail que l’humain.

Référence aditionnelle:
http://social-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/especes-nuisibles-et-parasites/article/moustiques-vecteurs-de-maladies
Aussi : Google/Wikipedia

Dr. D. D. Faye
Entomologiste/Agronome

Comments are closed.